Aujourd'hui, nous changeons totalement de région. Nous passons du sud au centre de l'Australie.
Les quelques heures de vol nous permettent de découvrir un paysage désertique sur des centaines de kilomètres !
Nous atterrissons à l'aéroport d'Uluru situé au sud-ouest du territoire du Nord , au cœur de l'outback australien et au sein du parc national d'Uluru-Kata Tjuta.
Nous louons rapidement un véhicule, déposons les bagages et partons directement découvrir Ayers Rock.
Ce rocher, symbole de l'Australie, a une hauteur de 348 mètres par rapport au sol et une altitude de 863 mètres par rapport au niveau de la mer et ceci bien qu'il s'enfonce profondément sous terre. Il a un périmètre de 9,4 km et une longueur de 2,5 km.
Nous décidons d'en faire le tour à pied malgré les récriminations d'Isa qui pense que ce n'est pas raisonnable de le faire par une température de plus de 40°. Mais nous laissons de côté la voix de la raison.
Nous avons de l'eau et il ne reste plus qu'à nous enduire de crème solaire.
Et c'est parti.
La chaleur est intolérable et il ne faut pas compter sur les arbres pour nous donner de l'ombre.
Autre tourment difficile à supporter, les mouches. Il y en a des milliers ! Elles grouillent de partout. Nous en avons dans la bouche, le nez, les yeux, une vraie galère !
Nous comprenons maintenant à quoi servent ces filets que portent sur la tête certains randonneurs .
Dès que nous trouvons un peu d'ombre, nous en profitons pour nous reposer et surtout nous désaltérer.
C'est reparti.
Petite pause dans un des rares endroits où il est possible de monter sur Ayers Rock sur quelques mètres.
Nous sommes souvent obligés de nous éloigner de la base du rocher. En effet, Ayers Rock est considéré comme un lieux de culte par les aborigènes Anangu, mais cela nous permet d'avoir de très belles vues.
Il fait une chaleur implacable. Nous voyons de temps en temps des traces d'érosion dues au passage d'eau sur les rochers mais aujourd'hui dans le ciel, pas le moindre petit nuage.
Enfin, nous arrivons à un point d'eau. L'eau est chaude et a un fort goût de terre, mais quel bonheur de se désaltérer sans compter et de pouvoir remplir nos gourdes. Et en plus, il y a de l'ombre.
Après une courte pause, nous repartons plein d'énergie. Mais celle-ci ne dure pas longtemps ! Chaque fois que nous trouvons un peu d'ombre, nous nous arrêtons pour boire.
Cela fait près de deux heures que nous marchons quand nous arrivons à Kulpi Minymaku, la grotte des cuisines.
Les femmes, les filles et les petits enfants aborigènes campaient ici. Les femmes sortaient dans la brousse pour recueillir des mai (aliments de la brousse) et revenir à la grotte pour les cuisiner. Les minymas (femmes) enseignaient aux kungkas (les filles) cette connaissance afin qu’elles puissent enseigner à leur tour. Cette connaissance est toujours transmise aujourd’hui.
Un groupe de touristes venus en bus accaparent toute l'ombre. Heureusement, quelques minutes plus tard, ils s'en vont et nous pouvons profiter d'un peu de fraîcheur (toute relative).
A quelques dizaines de mètres de là se trouve une autre grotte.
Au début où les ancêtres Mala sont arrivés à Uluru, nyiinka (les garçons de la brousse) campaient ici, dans cette grotte. Un nyiinka est un garçon dans une étape importante de sa vie, où il est prêt à apprendre à devenir un Wati (un homme). Nyiinka sont enseignés par leurs grands-pères et séparés du reste de leurs familles pendant cette période. Traditionnellement, cette étape peut durer plusieurs années jusqu’à ce qu’un garçon puisse prouver son aptitude à chasser, à connaître l’autonomie et la discipline.
Quand ils n’étaient pas à la chasse, nyiinka restaient dans la grotte. Cette période a le même objectif que l’école secondaire: les élèves apprennent une variété de compétences pour leur permettre de survivre par leurs propres moyens étant adultes.
Un peu plus loin, Tjilpi Pampa Kulpi ou la grotte des personnes agées.
C’est là que les personnes âgées restaient. On peut voir le plafond noirci par le feu. Lors des cérémonies Mala, les hommes qui étaient trop vieux pour participer se reposaient dans cette grotte. Ils s’assuraient que les femmes et les enfants n’aillent pas dans les zones de cérémonie prévues pour les hommes.
Kantju Gorge est juste à côté.
Il est rare de voir une cascade d'eau puissante dans un environnement aussi désertique et nous n'aurons pas cette chance. Tout juste si il reste un peu d'eau saumâtre. Dommage car le lieu est sympa !
Nous reprenons notre route et arrivons à Mala Walk, le seul endroit où nous pourrions faire l'ascension du rocher mais les restrictions sont telles qu'il est pratiquement impossible d'y monter.
le site est fermé :
- la nuit
- après 8h du matin
- en tout temps, évalué toutes les 2 heures pour des conditions de vent, pluie, orage, humidité, temps nuageux, chaleur, lors d’un sauvetage ou lorsque c’est décidé par les propriétaires traditionnels.
Comme on peut le voir sur les photos, le sentier est très abrupt (1,6km aller-retour ; 2 h) et suit l’itinéraire traditionnel emprunté par les ancêtres Maia.
Une dernière halte à un point d'eau pour reprendre de l'énergie,
et c'est reparti pour les quatre derniers kilomètres.
Malgré les beaux paysages,
Isa en a marre de cette chaleur étouffante, de ces mouches qui ne nous laissent aucun répit, de faire une marche de près de quatre heures au moment où le soleil est au plus haut et me le fait savoir.
Je la comprends mais dans le même temps, ne pas le faire aurait été encore plus décevant. C'est une marche que l'on ne fait qu'une fois dans sa vie et nous n'en sommes pas morts.
C'est vrai que nous nous en souviendrons longtemps.
Désolé Isa !!!
Après nous être reposé quelques heures à l'hôtel, nous repartons pour admirer le coucher de soleil sur Ayers Rock.
Les couleurs sont encore plus rouges que dans l'après midi !
Le soleil descend rapidement, faisant passer Uluru par tout un panel de couleurs.